vendredi 24 juillet 2009








jeudi 23 juillet 2009

Camel safari













mercredi 22 juillet 2009

Jai mata di! (santé!)

RAJASHTAN


Jaisalmer


07:00
Arrivée au petit matin par le bus de 21:00 au départ de Ahmedabad, direct pour Jaisalmer. La ville est très jolie avec une belle architecture. C'est aussi un endroit très (trop) touristique où tout le monde 1- parle anglais couramment et a quelques notions d'espagnol, de français et/ou italien 2- a quelque chose a vendre.

8:00
Je rencontre Kishan Singh Bhati, le père de Dilip Singh, qui habite non loin de Hanuman Chowk, l'endroit où m'a déposé le bus et une des places animées, qui s'excuse de se réveiller tardivement car il a fait la fête avec ses amis hier soir. Il a dormi sur le toit car la mousson est tardive ici aussi. Et bien sûr très attendue. A plus forte raison par Kishan Singh car il est agriculteur. On me fait traverser la ville en moto pour rejoindre le Phtritvi Palace, hôtel ou je négocie cinq nuitées à Rs 200 chaque.

21:00
Kishan Singh m'emmène dans une petite maison en pierre a l’extrémité de la ville, où on va diner et faire la fête avec cinq de ses amis, qui parlent un peu anglais mais ne s'embêtent pas a essayer de communiquer avec moi, ils rient et discutent entre eux. Ils utilisent la petite maison juste pour se réunir autour de boissons et d'un repas. On est assis dehors sur un grand drap. Il commence a pleuvioter, et l'orage gronde et illumine joliment le ciel toute les dix minutes. Kishan Singh me traduit constamment ce qui se dit et me fait la conversation. On déguste du Whisky indien de marque "Signature" et des bières avec quelques légumes et fruit (concombre, tomate, oignon) crûs assaisonnés et mélangés avec du jus de citrons (qui ressemblent a des petits citrons verts). En Inde il est d'usage de boire avant le dîner. On boit donc jusqu'à ce que toutes les bouteilles disponible soient vide, vers vingt-trois heures. Là, on sert le mouton au curry qui mijote depuis une bonne heure, et on prépare un feu pour cuire les chappatis. A cause de la pluie, deux amis de notre groupe partent en moto pour aller cuire les chappatis dans le resto d'un ami en ville. Quand ils reviennent je suis le premier servi car je leur ait expliqué qu'en France on boit après manger et ils comprennent que j'ai la dalle! Le mouton est très épicé, même au goût de Kishan Singh, donc je mange peu et me rattrape sur les chappatis et la portion de riz blanc qu'on m'a ramené du restaurant avec les chappatis. Après diner, tout le monde se sépare et Kishan Singh me raccompagne à pied a mon hôtel.

Il est très ouvert et, peu habituel au Rajashtan, il n'hésite pas à se faire des amis de toutes les castes et milieux sociaux. Dilip Singh aussi est fier de s'être fait des amis non-Rajput, comme Denish. A Jaisalmer, les gens de même castes restent entre eux, et, considéré ami des Rajput, des gens d'autres castes hésiteront à me faire la conversation. En effet, bien qu'en dehors du système des castes et donc apte à parler avec tous, si je privilégie une caste plus qu'une autre les gens peuvent m'associer a celle-ci.

Kishan Singh nourrit une amitié vieille de vingt-deux ans avec André, un jardinier français qui habite à Marseille et travaille en Suisse. Il se sont rencontrés lors de leur premier "camel safari", en tant que touriste pour André et guide pour Kishan Singh, alors qu'André visitait le Rajashtan pour cinq jours. Il est revenu l'année d'après y passer une semaine et rencontra Kishan pour la deuxième fois. Ils se revirent tous les ans alors que leur amitié grandissait. Maintenant, André vient voir Kishan pendant de trois à cinq mois tous les ans, et ils partent toujours dans le désert ensemble. Kishan est aussi allé voir André plusieurs fois en France, et il a même travaillé avec lui en Suisse pour se faire mille Francs Suisse en une semaine.

Kishan Singh part parfois dans le désert avec ses amis pour aussi longtemps que cinq semaines!

samedi 18 juillet 2009

Fanatisme

GUJARAT


Ile de Diu


01:00
On décide sur un coup de tête de passer le week-end sur l'Ile de Diu, au Sud du Gujarat sur la mer d'Oman. Le bus de minuit arrive à une heure à l'arrêt de Satellite road, où je suis passé poser mes affaires chez Siddhart et prendre ma brosse a dents. Le voyage durera onze heures.

13:00
On réserve une chambre d'hôtel avec huits lits qu'ils négocient à Rs 700 au lieu des Rs 2000 annoncés. Dans la chambre, différents employés nous apportent thé, eau minérale, biscuits et portions individuelles de savon et shampoing (des employés différents à chaque fois, il faut bien trouver du boulot pour tout le monde).

14:00
Je rencontre Juliette, une Lilloise qui voyage seule (comme moi) avec qui on va faire trempette pendant que mes potes se mettent la tête à la bière plus loin sur la plage. Diu est le seul endroit du Gujarat ou l'alcool est autorisé.

Les indiens ont une fascination pour la blancheur. On pourrait prendre ça pour une sorte de racisme positif à première approche, sauf qu'ils n'associent pas tant "être blanc" avec une certaine mentalité, morale ou attributs comportementaux, mais semblent simplement trouver la peau blanche belle. Des produits de beauté existent pour rendre la peau plus blanche. J'ai aussi souvent vu des gens acheter des posters de bébés blanc, posters que l'on trouve aussi dans des auto rickshaw en place des habituel posters de stars de Bollywood. J'ai demandé a un homme qui choisissait plusieurs de ces posters, la cinquantaine, costard cravate, l'air sérieux, le motif de cet achat. Il a choisi une dizaine de posters de bébés blancs pour offrir a son ami, dont la femme allait bientôt accoucher. Le cadeau portera chance au nouveau né. Ces posters ne semblent pas exister avec des bébés indiens.





A Diu, sur la plage avec Juliette, la fascination du blanc a pris une tournure un peu inattendue. En train de se sécher après la baignade, quelques indiens nous approchent pour les questions habituelles (which country? do you like India? etc.) et sont bientôt rejoint par une petite foule qui forme un demi cercle devant nous. Ceux-là sont moins bavard et, plus embêtant, ils commencent à prendre des photos de nous. Après avoir galéré cinq minutes pour trouver quelqu'un parmi eux qui parle anglais, je lui demande les raisons de cet attroupement. A quoi il répond que les gens d'ici n'ont pas l'habitude de voir des blancs. Genre ils ont pas la télé. Dans la foule silencieuse et oppressante, on commence a prendre des photos de nous en maillot de bains, les gens viennent même près de nous quelques secondes le temps de se photographier a nos côtés. Je hausse le ton. Ils restent tous la, une trentaine de types autour de nous alors qu'on commence à se rhabiller. En deux secondes, la police intervient et disperse les indiens pervers a coups de bâton et de grandes claques! On a rien vu venir, ils se font gueuler dessus par deux flics véner. On se demande si nous aussi on va se faire engueuler, mais les policiers sont là pour notre protection. Ils nous expliquent sans plus d'amabilité que ça que ces individus sont des pervers qui prennent des photos pour les mettre sur des sites internet pas très catholique, et que certains sont même des violeurs connus! Mon pote Dilip Singh débarque et en prend pour son grade. Il n'aurait jamais dû nous laisser seul. Il est venu ici avec nous, il doit rester avec nous, car l'île est dangereuse pour les touristes (occidentaux, blancs). En effet, certains pervers tentent de revenir vers nous, pour se prendre plus de baffes retentissantes par les policiers. Un vieil homme grand et maigre en moule-bite est dans un tel état d’ébriété qu'il ne semble pas ressentir les coups et continue de progresser vers nous. On prend nos affaires et on s'arrache vers une plage plus tranquille, du côté de Sunset Point.

Sur l'Ile de Diu, on voit que la mentalité de certains indiens ne s'accorde pas avec la consommation d'alcool pour le meilleur.

Le danger est réel pour les femmes blanches en Inde. Pour beaucoup d'hommes peu éduques et peu au fait du monde extérieur a l'inde (C'est-à-dire la grande majorité d'entre eux), les femmes blanches, avec leurs habits et manières provocantes (Décolleté, nonchalance, consommation de cigarettes et alcool), sont désireuse d'avoir des relations sexuelles avec les Indiens. Ce qui est vrai dans certains cas! Certaines blanches aisées utiliseraient leur chauffeur ou guide en Inde à cet effet. Du coup, les Indiens n'hésitent pas a essayer avec toutes les filles, en sachant que leurs avances trouveront preneuse dans quelques cas. Ils importunent cents filles pour que ça marche avec cinq d'entre elles. C'est du moins la rumeur qui circule.

Mes six copains sont Rajashtanis et Dilip Singh, Kan Singh et Denish viennent de Jaisalmer, près de la frontière avec le Pakistan, à l'Ouest. Prochaine étape après deux jours de plus à Ahmedabad: Jaisalmer.

vendredi 17 juillet 2009

Mere Belly

19:00
Je dine avec des étudiants de l'Alliance Française, Dilip Singh est à l'aise en Français, Deendayal (Denish) est bon pour un débutant et les autres, Rajendra Singh, Jashwant, Kan Singh et Bharat Singh sont tous débutants et ont quelques notions de Français. Entre dix-neuf et vingt-cinq ans, ils sont tous de la caste des Rajput (caste de guerriers) à l'exception de Denish qui est de la caste des élagueurs.


jeudi 16 juillet 2009





Méditation

Siddhart Jaiswal se lève à sept heures tous les matins. Il fait quinze, vingt minutes de yoga, puis trente minutes de méditation. La méditation consiste à se mettre en tailleur ou s'allonger, et à suivre un certain nombre d'instructions mentales (qui seront données par une cassette ou un mp3 au débutant) qui permettent de progressivement se rendre compte de son corps. C'est-a-dire ressentir purement les sensations ressenties par le corps et son fonctionnement. Le vent sur la peau, la respiration... L'esprit, lui, se libère, se nettoie de toutes pensées. Le but de la méditation est de devenir maître de son corps et de son esprit, pour pouvoir contrôler actions et pensées et les diriger dans la direction voulue. Grâce a la méditation, et notamment une retraite de dix jours qu'il a fait dans un ashram il y a quelques années, Siddhart est maître de lui et a des journées bien remplies. De huit heures et jusqu'à tard le soir (vers vingt-deux heures parfois), il apprend a des agriculteurs a faire du Bio, il donne des conférences et se bat pour défendre les produits biologiques et est responsable d'un restaurant bio. Aujourd'hui, Siddhart se rend au Mahatma Gandhi College à neuf heures pour parler avec des lycéens de l'agriculture biologique et ses mérites par rapport a l'agriculture conventionnelle, qui rend ceux qui la pratiquent dépendant des vendeurs de graines et de pesticides. Les agriculteurs bio, eux, s'auto-suffisent car ils font leur propre engrais et réutilisent les mêmes graines d'une année sur l'autre. Le discours de Siddhart est clair et les élèves sont unanimement convaincus au bout des trois quarts d'heure que dure l'intervention. Après la conférence, il se rend a la prison de Sabarmati, à Ahmedabad, où il cultive trente-cinq hectares de fruits et légumes a la mode Bio avec les locataires. Il passe le reste de sa journée a s'occuper de son restaurant / bar à jus, "Joos", ou en meeting avec ses associés (ils sont quatre à financer Joos, et Siddhart est le gérant).

Siddhart m'héberge pendant mon séjour d'une semaine a Ahmedabad, dans son appartement près de Sattelite road, en face du Star Bazaar.


mercredi 15 juillet 2009

L'homme de la boisson

Le lendemain de mon arrivée dans la ville, il pleut des trombes. Tout le monde est très content. Les fêtes bâtent leur plein, les femmes se couvrent les mains de henna et se parent d’habits de fête.

Pour ma part, je m'incruste dans une fête d'occidentaux pour profiter de mon droit (d'occidental) de boire de l'alcool. Le Gujarat est un des seuls états en Inde où l'alcool est interdit, sauf si on paye un permis qui donne accès à une quantité limitée par semaine. Permis qui est gratuit et plus facile de se procurer si on est un touriste. Les Gujaratis sont en majorité pour que l'alcool reste interdit, car la dépénalisation entrainerai une montée du taux de criminalité. Viols, violences urbaines. D'abord trouvant cette position alarmiste et conservatrice, je comprend que beaucoup de Gujarati ne peuvent pas forcément se contrôler sous l'effet de l'alcool, et se ne sont que les gens des couches sociales plutôt aise et/ou éduqués qui savent apprécier la boisson. Beaucoup boiraient (et boivent, illégalement) inconsidérément et commettraient des crimes ou du moins deviendraient violent.

mardi 14 juillet 2009

L'homme de la mousson

GUJARAT



Ahmedabad


6:27
Train pour Ahmedabad. A 462km de Mumbai. Content de quitter la pollution et la grisaille. Je vais apprécier la sécheresse et un ciel dégagé.

21:00
Soirée à l'Alliance Française pour fêter le 14 Juillet.

22:00
L'orage gronde et ... la pluie tant attendue commence a tomber! La mousson me suit dans mon voyage.

lundi 13 juillet 2009

Bollywood



A propos de Bollywood. En France, les films Indiens ne sont que peu connu et on se moquera allègrement de tout ce qui ne ressemble pas à un film d'auteur (les films de Satyajit Ray, connus des cinéphiles et un peu du grand public, Guru Dutt ou autres Bimal Roy et Ritwik Ghatak, chefs de file de la Nouvelle Vague Indienne). Ainsi, on regarde un film de Bollywood pour les scènes de danse et pour se marrer un coup, sans y trouver beaucoup plus d'intérêt. J'ai commencé à m'intéresser précisément à ce genre de films, et tente de comprendre quels en sont les vrais enjeux. Une question générale m'animait déjà: pourquoi?

Pourquoi le faste, l'étalage de richesses, le grandiose et le jeu très exagéré des acteurs? Pourquoi on pousse les émotions a l'extrême, et pourquoi on passe constamment d'un genre à l'autre dans le même film? Et d'ailleurs, pourquoi ce film dure 3heures?

Après avoir vu beaucoup de films, de périodes différentes, et en adoptant un œil neutre voire en tentant de me mettre dans la peau du public indien (en lisant des théories indiennes du cinéma indien), j'ai forgé la petite théorie suivante. Le public Indien a besoin que leurs films soient le plus déconnectés de la réalité possible, pour leur permettre précisément d'échapper à celle-ci. Je sais que la majorité des gens ici vivent sous le seuil de pauvreté et dans la misère. Ainsi, l'industrie de Bollywood offre a tout le monde une bonne et longue dose de rêve, avec tellement de rebondissements et une telle variété d'humeurs dans le même film qu'ils échappent complètement a leurs vie quotidienne par le divertissement. Puis le film sort dans la rue par la musique, qui leur permet de revivre un peu de ce rêve. Les gens qui me chantent des chansons ici plissent les yeux, ou regardent vers le ciel.

En arrivant a Mumbai, j'ai compris ce besoin d'échapper à la réalité. Deux jours m'ont suffit pour en avoir marre de la pollution, le bruit constant, et l'impressionnante et omniprésente surpopulation. J'y étais préparé (par mes nombreuses lectures), mais la vivre est une expérience qui me fait comprendre les choses nettement mieux.

En plus, on note que, alors qu'il est connu que l'industrie Bollywoodienne est la plus importante au monde avec plus de huit-cents films par ans, ce chiffre ne se vérifie pas sur le terrain. En effet, le public indien est loin d'être dupe, et ce ne sont qu'une dizaine de film par an qui font de réels bénéfices. Exemple d'actualité, le dernier film avec Akshay Kumar et Kareena Kapoor, Kambakkht Ishq, ne remboursera pas ces Rs 70 crores (Rs 1 crore = 10 millions de rupees) car c'est un massacre! Après avoir empoche un impressionnant Rs 19 crores dans la première semaine (Le film était très attendu comme le grand retour en forme d'Akshay), le bouche a oreille et les critiques sans pitié ont démolis la réputation du film et dès la deuxième semaine les toutes les séances a Mumbai étaient vide! Cinq personnes étaient présentes à la séance à laquelle j'ai assisté... dont moi. Je ne ferais pas ici la critique du film ; Je veux juste donner un exemple de la lucidité critique du public indien.

Dans ma quête de Bollywood, je me suis rendu a "Film City", dans le quartier de Goregaon, pour essayer de rencontrer des acteurs, réalisateurs et assister à un tournage. Bollywood n'était pas au rendez-vous malheureusement, et je n'ai pût assister qu'à une émission TV de compétition de danse. Rentrant un peu dépité le soir, je me rend dans un bar avec quelques amis et tombe sur une fille américaine qui s'est fait approchée par un type qui cherche des extras pour jouer dans un téléfilm. La fille n'est pas intéressé, elle me file donc la carte du mec, Amjad Khan, qui stipule "Bollystar, specialize in Western people". Un coup de file le lendemain me rencarde sur le plateau de tournage de "Un hazaro ke nam" ("Au nom de milliers") par Siddhart Sen Gupta, un téléfilm sur les attentats de Mumbai en Novembre 2008. On pourra m'y voir dans la scène de mariage en train de discutailler un verre a la main, puis en train de courir partout après l'explosion d'une bombe . Le tournage a duré de dix-neuf heures à cinq heures du matin et j'ai été payé Rs 500. C'était très amusant.



dimanche 12 juillet 2009

Vache sacree

Jaya est d'une famille hindouiste mais elle n'est pas vraiment pratiquante. Elle porte parfois le bindi pour aller avec un sari, mais c'est purement une question de mode. Elle ne portera jamais le bindi avec un Jean par exemple. Elle fume, boit, fait la fête avec ses amis et on peux parler de tout avec elle. Elle a beaucoup voyagé de par le monde, souvent seule, et notamment en Europe. Je pense que le fait d'avoir voyagé explique pour beaucoup son ouverture d'esprit. La plupart des indiens que je rencontre n'ont jamais voyagé en dehors de l'Inde, certains disent aussi ne pas vouloir voyager. D'autres disent que c'est trop cher.

Quand je demande a Jaya ce qu'elle pense des vaches (qui sont sacrées en Inde), elle me dit que les vaches sont des Dieux, ou encore comme sa mère. Leurs grands yeux longs et leur beauté leur fait penser a "sa" mère. D'autres indiens à qui j'ai posé cette question me répondent la même chose, toujours très sérieusement. Vache = Maman. Pas touche.



samedi 11 juillet 2009

IIT campus





Je suis hébergé par Jaya Joshi pour le week-end. Elle travaille dans les relations publiques du campus d'IIT (Indian Institute of Technology), on regarde Dil Chahta Hai et le lendemain on mange du poulet à la sauce Bengali avec quelques amis à elle.

lundi 6 juillet 2009

Krishna et Ganesh

8:00
Tous les matins et soirs Ashok prie devant l'autel dédié au dieu Ganesh (dieu de la prospérité et de la réussite). Placé au niveau du sol dans un coin de la cuisine, l'autel a été décoré par les soins du père d'Ashok, Arum Sawand, qui change les fleurs tous les mardi et jeudi. Arum a aussi une photo de feu ses parents sur le front desquels il a ajouté un peu de poudre jaune, entre les sourcils.
Ashok, devant l'autel, s'agenouille sur un petit tapis, verse une cuillère d'huile sur la flamme constituée d'un morceau de coton trempé dans l'huile et d'une mèche, puis allume un bâton d'encens avec cette même flamme (Dia = lumière). Puis il prie silencieusement avec les deux mains jointent au niveau de son torse. Puis Il fait le Sashtng Namaskar : il pose les deux mains sur le sol devant lui, étend son corps au dessus du sol en étendant les bras, les doigts de pieds enfoncés dans le sol (comme pour faire des pompes), et il touche son front sur le sol en direction de l'autel.



13:00
Je déjeune chez la famille de Rahul, des Gujaratis. Ils vivent à quatorze dans un appartement de deux pièces, plus une petite chambre qu'occupe Rahul à l'étage supérieur. Nous étions neuf au moment de manger, avec les hommes d'un côté et les femmes de l'autre, mais les uns a côté des autres néanmoins. Assis en tailleur sur le sol, on se sert a même les plats qui sont posés devant nous. L'ambiance est très conviviale, l'oncle de Rahul, un architecte qui travaille depuis trois ans à Dubaï, me fait la conversation. Les chappatis sont délicieux.
Rahul a dix-neuf ans, il a un groupe de rock, métal et fume des clopes en cachette de ses parents. Sa famille sont tous des dévots de Krishna et j'ai remarqué plusieurs fois que sa mère murmurait les mantras à elle même au cours du repas.

20:00
L'appartement des Sawand est d'une bonne taille pour Mumbai, situé dans un quartier aisé. Il est partagé par les parents d'Ashok et Ashok et sa femme, chaque couple ayant sa propre chambre.
Au dîner, les trois hommes, dont moi, se font servir par les deux femmes. Les assiettes sont bien présentées, et on nous amène les verres sur des petits plateaux d'acier. Arum est un bon vivant et il aime faire des blagues. Les femmes mangeront après nous, et ne prendront pas la peine de bien présenter leur propres assiettes.

dimanche 5 juillet 2009

Hare Krishna


7:30
Petit déjeuner avec les moines de Krishna (huitième incarnation de Vishnu, Dieu de la trinité Hindou et symbole de la "conservation", alors que Brahma est le "créateur" et Shiva le "destructeur"). Nourriture très simple et végétarienne. Avant de servir tout le monde, ils déposent une assiettes devant l'autel de Krishna pour que la divinité puisse manger un morceau et bénir notre repas en retour. Quand j'interroge sur le fondement de cette pratique (en quoi ça purifie la nourriture de laisser trainer un chapatti par terre pendant trios minutes? Croient-il vraiment qu'une force supérieur bénît l'assiette?), on m'explique que ce n'est pas comme si Krishna apparaissait sur terre pour se servir, mais c'est plutôt symbolique. Je leur suggère qu'il faudrait quand même faire l'expérience de peser le plat et voir s'il est plus léger quand on le retire de l'autel. On me répond que de toute façon Krishna ne mange qu'une infime quantité pour donner sa bénédiction, genre un seul grain de riz. En plus il a plein d'assiettes à bénir partout dans le monde, donc il vaut mieux qu'il garde de la place! Je rétorque qu'il serait possible de peser l'assiette assez précisément pour déduire si oui ou non un grain de riz a disparu. Ça les fait rigoler...

A chercher jusqu'à quel point ils sont prêt à rationaliser leurs croyances, je découvre que, se disant volontiers d'un milieu scientifique, ils justifient scientifiquement certains concepts (âme, réincarnation), mais ne peuvent pas rationaliser la plupart de leurs pratiques (rituels, danses, prières), pratiques qui laissent transparaître l'importance du mystique dans la religion. Par mystique j'entends ce qui nous échappe, ce a quoi on croit sans pouvoir le prouver.

Jean-Paul, Canadien, nommé après Sartre, est moine au temple ISKCON depuis un an. Comme ses copains moines, il se lève à quatre heures du matin. Il prie en groupe pendant deux heures, puis médite individuellement pendant une heure trente.
La prière, Maha Mantra, consiste en cent-huit "temps" qu'il faut répéter seize fois dans la journée. Un "temps" est ceci:

Hare Krishna, Hare Krishna
Krishna Krishna, Hare Hare
Hare Ram, Hare Ram
Ram Ram, Hare Hare

Cette suite est donc a répéter pas moins de mille sept-cent vingt-huit fois dans une journée. Ça leur prend deux heures les cons! Et si tu récite mal un temps, il faut recommencer depuis le début (comme avec des exercices de fitness). En chantant ces mantras, ils se libèrent de leur karma pour atteindre le bonheur. Ils extraient la pureté de l'âme, diamant recouvert de boue. En commençant à chanter ces mantras à un âge le plus jeune possible, et tous les jours bien sûr, on peut même espérer rejoindre Lord Krishna dans son royaume, libérant notre âme (Jiva Mukhta) et atteignant la plénitude. Quelques rares fois cet accomplissement se fait dans la vie, comme ce fut le cas pour A. C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada, ou il peut se faire au moment de la mort, auquel cas on est libéré du cycle des réincarnations. Sinon, évidemment on peux commencer dans cette vie et continuer dans les prochaines pour atteindre le Nirvana (Nir = négation, Vana = forêt; "Sortir de la forêt du monde physique" pour atteindre la spiritualité).

11:00
Jean-Paul me fait visiter le petit jardin du temple, leur version miniature de Vrindhavan, le lieu de naissance de Krishna.



20:00
J'arrive chez Ashok Sawant, qui m'héberge pendant quelques jours.

vendredi 3 juillet 2009

Mousson

09:00
Vais-je avoir ne serait-ce qu'un seul jour sans pluie??
Aujourd'hui, l'interdiction d'avoir des relations sexuelles "contre nature", qui servait à la persécution des homosexuels par la police et la justice, a été levée. Les minorités sexuelles célèbrent l'évènement dans la rue, et quelques traditionalistes Hindou réagissent dans les journaux, comme Baba Ramdev: "These gays are sick people and should be sent to hospitals. Then they can marry or stay bachelors just like me". Profond.

20:00
Je rencontre Rahul dans je train, il m'emmène au temple ISKCON, où il est en retard pour la leçon de vie quotidienne par un des moine de ce temple de l'International Society for Krishna CONsciousness. le lieu est magnifique, d'une architecture Rajashtani très délicate et plutôt rare à Mumbai. Tous les moines ont fait des hautes études, souvent scientifiques. Avoir fait des hautes études est d'ailleurs une des conditions d'admission. Leur croyance en l'âme et la réincarnation se base sur des explications scientifiques, ou du moins répondent a des questions auxquelles la science ne peut pas répondre (ce que fait d'ailleurs la plupart des religions). Les cellules du corps humains meurent et se régenèrent en permanence. Toutes les cellules de notre corps sont différentes de ce qu'elles étaient sept ans auparavant. Notre corps est un corps neuf tous les sept ans. Dès lors, comment peux-t-on dire que nous sommes toujours la même personne, portant le même nom et ayant les même habitudes, envies, desirs etc.? A. C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada, principal prophète de la foi en Krishna, répond que le fait que l'on reste la même personne ne peut être dû qu'à la présence d'une âme immortelle, qui habite notre corps et se déplace dans lui. Cette même âme quittera notre corps à sa mort pour aller en habiter un autre.

Cette explication ne devient logique que si l'on comprend bien que la régénération cellulaire n'est pas un processus constant mais arrive soudainement. Les cellules ne meurent pas à un rythme différent selon les organes et parties du corps, mais elles meurent bien toutes à la fois tous les sept ans, pour renaître et nous offrir soudainement un corps nouveau.

jeudi 2 juillet 2009

Mumbai



13:00
Terrence, un Indien chelou qui me parle Francais au cybercafé, essaye de me parler de spiritualité et veux me faire visiter Dharavi, le "plus grand slum d'Asie", moyennant une petite somme d'argent. Je lui dit que non, ça ne m'intéresse pas de le payer pour aller observer la misère, que je me satisfait de rencontrer des gens de classe moyenne ou modeste, que ça aussi c'est la réalité. Ses arguments vont de "Tu restera ignorant si tu ne va pas voir la misère" (70% des Mumbaikar vivent dans des slums), "Je ne vais pas seulement te montrer des choses mais te faire vivre des expériences!" "Je prend pas les touristes pour des porte-monnaie sur pattes". Il me quittera sur ces mots "You will forever be the rotten apple!"

J'aimerai visiter Dharavi ou quelque autre endroit d'extrême pauvreté, mais je ne le ferais pas dans le cadre d'un échange d'argent avec un guide. Je tacherai plutôt de prendre contact avec des bénevoles qui travaillent dans des écoles là-bas ou y vont pour aider d'une manière ou d'une autre. L'échange sera beaucoup plus sincère et intéressant.

15:00
Station de Santa Cruz, coté Ouest
Je passe poser mon sac chez la famille Pillay, Victor, Leena (les parents) et Noel (le fils). Pour Noel je ressemble a un environementaliste, pantalon et casquette kaki, tee shirt noir, chaussures de trekking et sac à appareil photo.

21:00
Je rejoins une soiree du site d'hebergement de voyageurs www.couchsurfing.org dans un bar branché du quartier de Bandra, le Mocha Café. Le quartier est très sympa et animé, plutôt branché sans être complètement Jet Set. Je me fais héberger à Versova, plus au Nord mais toujours a l'Ouest de la ville, chez un écrivain de scénarios pour le cinéma, Vivek. Il connait Nandita Das!

mercredi 1 juillet 2009

Premier jour

MAHARASHTRA



Mumbai


03:00
Ma première dépense aura été le taxi pour l'hôtel. Rs 130 (J'ai partagé le total de Rs 400 avec deux Hollandais qui ont fait la route avec moi. On frappe à la porte de l'hôtel dans lequel j'ai réservé, mais personne ne nous ouvre. Parmi tous les gens qui dorment dans la rue, certains se réveillent pour nous aider à trouver un hôtel.

Première expérience du travail d'équipe à l'indienne, ils sont plusieurs a nous accompagner vers un autre hôtel, le "Volga II" (découvrirai-je le lendemain), pour y réveiller quelques autres Indiens qui à leurs tour nous accompagneront vers nos chambres, auxquelles nous accédons en enjambant deux ou trois types qui dorment là sur le sol. Chambre double pour eux et simple pour moi. Au moment de fermer la porte de ma chambre, c'est une douzaine d'Indiens qui me souhaitent "good night". A la douche.

07:30
La ville est surpeuplée, très sale et très bruyante. Je n'aime pas ce quartier, le centre historique de Mumbai. Gate of India, Taj Hotel... Le Taj Mahal Hotel a été l'une des cibles des attaques terroristes du 26 Novembre 2008 a Mumbai. Une rumeur veux que l'architecte de cet hôtel l'aurait pensé dans l'autre sens, avec la façade censée être à l'arrière et l'arrière du bâtiment en façade, voulant celle-ci de la plus grande beauté pour impressionner les Anglais arrivant par bateau. Mais une erreur de lecture des plans aurait conduit à cette méprise des constructeurs! En revenant d'Angleterre où il était en voyage pendant toute la construction du bâtiment, l'architecte n'aurait pas supporté le choc de voir son chef d'oeuvre construit a l'envers, et il se serait suicidé sur le coup. Il est en effet intriguant de constater que la face arrière du bâtiment est bien plus magnifique que l'avant, qui donne sur la baie.

15:00
Les hommes Indiens se tiennent par la main ou le petit doigt. Ils se baladent aussi avec la main tenant l'épaule de l'autre. Rien d'homo la dedans, ces contacts physiques sont simplement une marque d'amitié.

J'attire beaucoup l'attention, les gens me sollicitent en permanence, me posent des questions, me lancent des "What's up dude!", des "How are you" à tout bout de champ. Si j'engage la "conversation", la première question posée sera invariablement "Which country?", dont la réponse peux soit satisfaire mon interlocuteur, soit enclencher les questions suivantes "What's your name?", ou plus tard "Are you a student in India?".