dimanche 30 août 2009

Pimenté





16:00
Rentré de Pelling après une matinée à essayer de distinguer la chaîne Himalayenne à travers le brouillard, dont la fameuse Divinité protectrice, le mont Khandchendzonga.

L'équipe Suédo-Franco-Nippone fête ses exploits de ces derniers jours au fromage de Yak sur pain tibétain, poulet au piment et rhum local. La bière de millet fermenté est bien sûr aussi présente. Sur les coups de 22 heures (tous les commerces, y compris les restaurants, ferment leur portes à 20 heures, il est donc très tard dans la nuit), les employés nous font comprendre qu'il sont normalement couchés depuis longtemps. Deux hommes attablés en face se marrent en nous regardant finir notre bouteille de Rhum et recommander trois bières "Hit" de 650ml. En Suedois, "Tchin" se dit "Skull", ce qui veut dire crâne (comme en Anglais) et viens du fait que les Vikings extirpaient le crane de leurs victimes avant d'en découper le dessus pour pouvoir boire dedans et célébrer en bons barbares qui se respectent leur victoire. L'expression est restée. En Japonais "Pierre" se dit "Bi-mi" et veux dire "beau et délicieux". La conversation est pimenté (détails manquants) et nous finissons le Rhum en le versant dans le bouchon de la bouteille, a ras-bord pour pouvoir l'enflammer. Après quelques bouchons nous déclarons la soirée close. Les deux se lèvent tôt le lendemain pour prendre la Jeep de 6h30 vers Jorethang, alors que resterais quelques jours de plus dans le village.

samedi 29 août 2009

Trekking

Aujourd'hui, on a escaladé une montagne.

Sur la route vers Yuksum deux jours plus tôt, Danny et moi avons rencontré un Japonais de vingt-deux ans étudiant en Chimie, Kimura Hiroki, qui voyage seul et décide de nous accompagner dans notre balade autour de Yuksum. Au fait, Danny a trente-deux ans et il est employé en informatique pour une compagnie médicale. L'itinéraire du jour a pour destination le lac sacré de Kechopealri, en passant par les fabuleuses chutes de Khandchendzonga. Après une bonne baignade dans l'eau fraiche, nous remontons les montagnes en direction du lac. au bout de quelques kilomètres, un choix de trois routes de trek s'impose, et un indigène nous conseille de commencer directement a grimper la montagne par la jungle plutôt que de s'embêter à rester sur la route. Nous nous engageons donc à nos risques et périls dans le raccourci du raccourci (l'autre chemin est la route, empruntée par les véhicules). Le lac est de l'autre cote de la montagne qui fait face. La route s'avère plus qu'en pente, et il semble que chaque mètre parcouru nous fait grimper d'un demi-mètre. Le dénivelé ne se calmera pas pendant les deux kilomètres et demi qui nous séparent du sommet, et je devrais arrêter l'équipe toutes les quarante-cinq minutes pour laisser le temps à mon cœur de ralentir jusqu'à un rythme presque normal plutôt que de continuer d'accélérer jusqu'à transpercer ma poitrine. Je suis aussi trempé de sueur.

12:25
Presque arrivé en haut, on se pose au seuil d'un champ de canne à sucre sur des rochers pour reprendre notre souffle. En plein délire dû à la fatigue et à la faim, j'ai la vive impressionnant d'avoir déjà vécu cette scène en rêve. Dan assis en tailleur sur le rocher en face de moi, admirant les montagnes verdoyantes parsemées de petits villages sur fond de ciel bleu éclatant, alors que je suis complètement crevé en train de reprendre mes forces petit a petit sur mon caillou. J'avais rêvé ce moment et endroit précis deux nuits plus tôt, et le souvenir vivace que j'en ai colle avec une précision vertigineuse à la réalité de ces quelques instants. Mélange d'altitude, d'effort physique intense et de soleil brulant, sans doute.

On se fait offrir une tige de canne à sucre, découpée en trois morceaux de quarante centimètres environ par une gentille paysanne et une serpe aiguisée. On arrache la peau verte pour accéder à la chair blanche et sucrée, que l'on suçote en reprenant doucement notre chemin vers les hauteurs.

13:00
En haut, un restaurant / hôtel nous accueille et nous nous régalons du plat du jour, un mélange de riz collant et de légumes agrémentés de pickles locaux au piment. Délicieux. Et trois bouteilles d'un litre d'eau. Notre serveur, un gamin d'un douzaine d'années, m'apprend a dire "namaste" dans trois langages du coin. Ils correspondent à trois castes différentes. En Limboo, langue enseignée dans le Sikkim Occidental en plus de l'Hindi, "sawaro". "Khamri" en Lepcha, langue proche du Tibétain ; Et "kyapso che" en Bhutia. Après une pause méritée d'une heure et un délicieux repas, le lac nous attend à un kilomètre de là.



Nous nous déchaussons pour parcourir le ponton qui donne sur le lac, faisant rouler les rouleaux a prières sur notre chemin. Nous prions devant le lac avec deux autres fidèles. Hiro aussi est de religion Bouddhiste. Nous buvons de l'eau sacre dont nous avons tué 99,9999% des bactéries grâce au SteriPEN que Danny a acheté à Kathmandu, dont nous avons laissé les rayons UV purifier le demi-litre d'eau pendant quarante-huit secondes. A chaque petite gorgée nous prions de plus belle.


15:45
L'heure tardive nous rebute à rentrer à pied et nous décidons de louer une Jeep vers Pelling, pour se retrouver encore plus à l'ouest. La saison touristique ne commence dans le coin que dans quelques semaines (de fin Septembre à Décembre, puis de Mars à mi-Juin) et personne ne semble intéressé de faire le voyage avec nous. Dans ce cas de figure, plutôt que de payer pour son siège, le groupe de touristes doit louer la Jeep toute entière. On négocie à Rs 700.

21:00
Dîner à l'hôtel / resto-bar de Pelling, qui jouera de la musique Live tous les soirs... Dans un mois! Une bonne dizaine d'employés de l'hôtel sont occupés à ne rien faire en cette période hors-saison et regardent la TV de l'autre cote de la longue vitre qui sépare le restaurant de la réception de l'hôtel. Cette fois le repas est arrosé de bière forte locale (la "Hit") et d'un bon rhum au miel sikkimais.

(sans titre)



KCC

A Yuksum et aux alentours, tous les gens que je croisent sont occupés à travailler, ou en pause. En tout cas tout le monde a quelque tâche a accomplir, et les quatre principaux travailleurs que je croise sont: les paysans / agriculteurs qui élèvent des bêtes (poules, vaches, chèvres, yaks) et cultivent cardamone, canne a sucre, riz, millet... ; Les ouvriers du bâtiment qui nettoient la route des chutes de pierres et glissements de terrains, et réparent ou construisent les routes et leurs abords ; Les gens (de 5 a 80 ans) assis sur des tas de cailloux qui les brisent avec un marteau en plus petits cailloux, toujours pour la construction ; Et ceux qui trimballent sur leur dos des herbes et plantes, fardeau retenu par une lanière autour de la tête avec les deux bras agrippant cette lanière. De dos, on ne voit que les jambes dépasser et il est amusant de voir ces buissons ambulants dévaler les pentes montagneuse au pas de course. Là encore, on peut sans problème décrocher le boulot à tout âge.




De tout mon voyage je n'ai jamais sorti autant de "namaste" souriants que lors de mon séjour a Yuksum, tentant de concurrencer la sincère politesse des habitants, sans succès. Mon "namaste", si j'arrive a le placer avant la/les personnes que je croise, rencontre invariablement un large sourire et des "namaste" chaleureux. Les enfants n'hésitent pas a répéter les salutations plusieurs fois, les même enfants qui lançaient des "bye-bye" joyeux au passage de notre Jeep.

A Yuksum et aux alentours, on salue en disant "namaste" en joignant les deux mains devant la poitrine, avec les poignets pliés le plus à angle droit possible. Autrement, seule la main gauche peut assumer cette position, ou, plus cool encore, être positionée devant le front. Dans ce dernier cas, le poignet est plié a 45 degrés. On peut aussi joindre les deux mains devant le front. Les petits me lancent parfois un amusant "namaste tourist!" ; Ils m'appellent aussi "dada" (grand frère) ou "uncle". Les très petits se font gentiment gronder par leurs parents quand ils ne joignent pas les mains sur mon passage.

Les gens d'ici ont une réelle curiosité envers les touristes, et ils sont toujours ravis de converser en Anglais ou Hindi avec moi. En 2002, le Khandchendzonga Conservation Commitee (KCC) a lancé un programme de "Home Stay", grâce auquel le voyageur curieux et avide de culture pourra dormir chez l'habitant dans un village pour Rs 500 par nuit et par personne. Les indigènes sont formés par le KCC et on leur fournit un manuel qui leur explique ce qu'est un touriste, et comment l'accueillir de la meilleur manière (la première page donne une définition claire du touriste, puis le manuel décrit comment nettoyer et faire la cuisine hygiéniquement, comment nettoyer et ranger la chambre du touriste et sont donnés des menus complets etc.) tout en lui faisant expérimenter la culture locale. Il est même recommandé de recevoir le premier jour avec une fête traditionnelle, car "le premier contact est primordial au bon déroulement de l’expérience" (page 12 du manuel).

vendredi 28 août 2009

Sangsues




Yuksam
(ou Yoksum, Yaksum, Yoksom, Yuksum)


La Jeep a quittée Gangtok à 6h30. J'occupe la place du passager à l'avant, un type à ma droite galère pour placer ses jambes de part et d'autre du levier de vitesse. Toujours enclin à glaner des informations et discutailler pendant le voyage, je me retourne vers une Américaine qui a choisi la voie Bouddhiste et de faire un long voyage en Inde en quête du bonheur. Elle me préviendra de faire attention aux sangsues lors de mes treks. Elles prolifèrent en cette saison et sont partout dans les hautes herbes. Je me dit que j'arriverais bien a les éviter et affirme que rentrer le pantalon dans les chaussettes devrait faire l'affaire. Mon interlocutrice est dubitative. Et, arrivé à Yuksam, une grosse tâche rouge sur mon pantalon au niveau de la cheville m'indique que les sangsues m'ont déjà réservé un sort autre.

Elles libèrent à la fois un anticoagulant et un anesthésiant qui leurs permettent de se régaler de sang sans être remarquées par la victime, au bout d'un certain temps, parfois après que la sangsues se soit décollée d'elle-même, la plaie saigne abondamment et démange un peu. Le meilleur remède pour se débarrasser d'une sangsue alors qu'elle commence son festin est de saupoudrer l'animal d'une pincée de sel. Le sel la déshydrate presque instantanément et elle tombera avant de ramper vers sa mort, laissant derrière elle une jolie trainée de votre sang.



jeudi 27 août 2009

Sikkim

4:00
La Jeep vient nous chercher, mon nouvel ami suédois, Danny Wennberg, un couple Franco-Italien et moi-même.

5:30
Du haut de Tiger Hill, la purée de pois nous empêche toute vision de quelque panorama que ce soit, un café et on file au monastère Bouddhiste de Ghum, avant de rentrer sur Darjeeling, depités.

7:00
Autour d'un petit déjeuner à Glenary's (café, œufs au plat, saucisses et tomates), un trekker américain nous parle de ses excursions au Népal et au Sikkim. Il revient tout juste de Yuksum dans le Sikkim Occidental. J'ai entendu dire que les glissements de terrains provoquaient des obstructions de la route là-bas, et que les intempéries font rage. Que nenni, l'américain m'assure qu'il y fait bien meilleur temps et que les blocages sont évacués en moins de deux.

Il n'en faudra pas plus pour nous convaincre de pousser vers le Nord. On peux obtenir un permis, sous la forme d'un tampon et d'une signature sur le passeport, au bureau du Sikkim de Darjeeling, mais apparemment le processus est lent et implique de courir d'un bureau a l'autre. On peux aussi se faire tamponner directement a la frontière. Nous tenterons cette dernière option.

13:00
La Jeep démarre et nous fait contourner les montagnes jusqu'à la frontière sikkimaise. Photocopies de nos deux passeports, coup de tampon, on regrimpe dans la Jeep. Les vendeurs d'alcools sont partout et n'importe quelle bouteille est deux fois moins chère qu'ailleurs en Inde. Ça commence bien.






SIKKIM



Gangtok


16:00
Sur la route, un jeune nous cause depuis la banquette devant nous. Casanova a une jolie Sikkimaise sous le bras et nous explique que le Sikkim est beaucoup plus ouvert en matière de relations hommes / femmes que la plupart du reste de l'Inde.

18:00
On trouve le meilleur hôtel en ville pour l'ami Suédois, alors que je négocie ma chambre a Rs 200. La ville est chère. Les habitants semblent heureux et sont tous souriants. Selon les dires de quelques travailleurs qui rentrent du bureau, les salaires sont très satisfaisants et le chômage inexistant.

Le Sikkim, vingt-deuxième état Indien, depuis 1975, est l'état le moins peuple d'Inde avec plus de 600 000 habitants. Le Sikkim décide de sacrifier son indépendance, se laissant annexer par l'Inde, pour éviter de devenir Chinois à la suite du conflit Sino-Indien de 1962. Aujourd'hui, on parle de recrudescence de la pression Chinoise et certains jeunes n'hésitent pas a prédire une nouvelle guerre Sino-Indienne pour la conservation d'un côté ou la conquête de l'autre du Sikkim dans le futur proche. L'état a plusieurs routes stratégiques vers la Chine, et certaines parties du Nord sont interdites aux touristes étrangers.

C'est un état exemplaire à bien des niveaux et qui pourrait aisément servir de modèle à de nombreux autres états Indiens (tous ceux que j'ai traversé en tout cas!). Le taux d'alphabétisation, un impressionnant 82% (l'Assam est a 90%), est bien supérieur à la moyenne nationale. L'état est le premier au monde à avoir banni les sacs plastiques, et ayant plus récemment aboli l'utilisation de pesticides et d'engrais chimiques, c'est le premier état Indien à l'agriculture 100% biologique. Toujours en parfaite opposition avec le reste de l'Inde (J'insiste une nouvelle fois que je fait référence à l'Inde que j'ai visité), les poubelles sont à chaque coin de rue et le long des parcours de trek, et les habitants ont le plus haut respect pour villes, nature, faune et flore. La tradition Bouddhiste, deuxième religion ici après l'Hindouisme, y est surement pour beaucoup dans ce respect de l'environnement.

mardi 25 août 2009

Air pur et ganja

Darjeeling


L'influence étrangère par le tourisme est visible par les pâtisseries très occidentales disponibles dans nombre d'établissements. Brioches, croissants, gâteaux au chocolat, brownies. Le slogan "Don't drink and drive, smoke a spliff and fly" orne quelques tee-shirts ou arrières de camions. Des jeunes écoutent du reggae, arborent colliers vert-jaune-rouge et fument de la ganja.

8:25
Pour parcourir les quarante-cinq kilomètres, trois heures et 2350 mètres d'altitude qui séparent la gare de Siliguri et Darjeeling, je grimpe a l'arrière d'une Jeep que je partage avec trois autres hommes, dont un docteur Bengali qui travaille depuis quinze ans a l'hôpital de Darjeeling et me fera la conversation tout du long. Une famille d'un couple et deux enfants occupe la banquette du milieu, et une femme partage l'avant avec le conducteur et un ami du conducteur. Le chemin requiert 1) Une bonne Jeep 4x4, 2) Un bon pilote. En effet, le véhiculé et la route ainsi que les autres véhicules arrivant en sens inverse sont rarement séparés de plus d'une dizaine de centimètres, et souvent moins. Au bout de deux heures nous sommes dans les nuages. La station de Ghum, juste avant Darjeeling, est la deuxième gare la plus en altitude au monde, a 2257 mètres.

Les fortes pluies ont fortement endommagé les routes. On observe le résultat d'un glissement de terrain à notre gauche, qui a fait s'effondrer une maison vingts mètres plus bas, alors que les ouvriers s'activent à la reconstruire plus haut. L'incident est récent. Vingt-deux personnes sont mortes dans la région de Darjeeling le mois dernier. Plus au Nord, dans l'état du Sikkim, les intempéries causent des blocages de route fréquents.

18:00
Je me retrouve au Monkey Temple, dans les hauteurs de Darjeeling à quinze minutes à pied de The Mall, la place principale de la ville, où les gens s'assoient sur les bancs dont certains sont abrités au milieu de la place, et discutent en admirant la vue. Là, j'entends de la musique et des chants venir d'une petite hutte près du temple. J'ouvre la porte, demande la permission d'entrer, laisse mes chaussures à l'extérieur et pénètre la pièce. Sept hommes sont réunis autour d'un feu de bois surmonté d'une structure métallique sur laquelle est posée une impressionnante théière d'acier. Nous partageons un thé, les hommes jouent tabla, tambourin et instruments a clochettes. Il chantent a la gloire de Shiva. Plus tard, ils ponctueront le fumage de chilum de "Om Namay Shiva" et "Jai mata". Joignant les deux mains autour de la partie inférieur du chilum fumant, et à de grandes bouffées d'herbes succèdent parfois une levée du chilum dans les airs accompagnée de prières dites à haute voix. Feu, thé brulant et herbe.

Dans l'équipe je me trouve un guide, Dilip, qui m'emmènera en Jeep jusqu'à la Tiger Hill, d'où le panorama est censé être le plus sublime de la région, avec vue sur le Khangchendzonga, troisième plus haut sommet mondial. La balade de quatre heures coûte Rs 500, et trois autres peuvent me joindre pour partager ce tarif.

dimanche 23 août 2009

Religion

20:55
Je prends le bus 234 en direction de la station de train de Sealdah, Kolkata. serré sur la banquette à l'arrière, que je partage avec sept autres hommes. Le contrôleur s'approche de nous et pointe du doigts, les uns après les autres, ceux qui viennent de monter dans le bus et/ou n'ont pas encore payé leur ticket, on farfouille dans nos poches pour préparer le compte exact ou attraper le plus petit billet disponible (souvent un Rs 10). Justement, mon voisin de droite tend un billet de Rs 10 au contrôleur. Manque de synchronisation entre les deux, le billet tombe et flotte doucement dans les airs jusqu'à toucher le sol. Le contrôleur émet un "tss tss tss" en claquant le bout de sa langue sur les deux dents du haut. Il ramasse le billet avec sa main droite, l'appose brièvement sur son front puis le passe sur sa poitrine. Il le tend ensuite au passager assis, qui fera de même avant de le rendre au contrôleur. Celui-ci peux alors l'encaisser tranquillement, en pliant le billet en deux dans la longueur avant de l'enrouler autour d'un des doigts de sa main gauche, le pliant alors dans la largeur ; les autres doigts ayant tous un ou plusieurs billets enroulées de la même manière. Puis il attrape une petite poignée de pièces dans sa sacoche à monnaie en bandoulière, pour donner celle-ci, accompagnée du ticket en papier recyclé, au passager.

22:06
Le Darjeeling Mail de 22h05 quitte la plateforme numéro 9 de la gare. Au moment du départ, la personne assise en face de moi joint ses mains pour les poser sur sa poitrine et murmure une courte prière. Puis il monte ses mains, toujours jointes, pour les poser une seconde sur son front. il rouvre les yeux et reprend sa conversation avec ses copains de banquette. Deux des trois passagers sur la banquette a ma droite, dans la longueur du train, font de même a quelques instants d'intervalle.

lundi 17 août 2009







Serpents (charmeurs de)

De retour a Bishnupur, nous assistons au festival annuel des charmeurs de serpents.





dimanche 16 août 2009

Transport(s)

06:40
Excursion dans l'excursion, nous quittons notre hôtel le "Bishnupur Tourist Complex" pour aller explorer le village de Garhpancha, à quelques dizaines de kilomètres de la. Le bus part de Bishnupur pour Bakura et nous coute Rs 20 chacun. Arrivé à Bakura on change pour Shaltora, encore un bus a Rs 20. Le voyage s'éternise et quelques heures après avoir quitté l'hôtel on se rend compte que l'on est qu'à mi parcours!

11:35
De Shaltora on demande au chauffeur d'un Trekker (une Jeep) de nous emmener dans notre direction. Le plus loin qu'ils vont est Sarabarimore, non loin de la destination. Parfait. Sauf que la Jeep est pleine. Je comprends par le mot "Oupper" en Bengali, et par l'index du conducteur levé vers le ciel que nous effectueront le trajet sur le toit du véhicule. Confortablement installé au milieu d'une roue de secours, entre deux sacs de patates et un plan de bananes, j'apprécie pleinement notre percée au cœur de la jungle, avec pour toile de fond les vertes collines de Garhpancha. La Jeep nous demandera Rs 12 pour nous déposer a la station de train de Sarbarimore. Le village lui-même est quelque peu éloigne, et nous devons négocier avec un type en moto pour qu'on puisse monter a l'arrière. L'état de la route est très mauvais, je comprend que la Jeep n'aille pas aussi loin.

12:50
Déjeuner a Sarbarimore, généreuse portion de riz blanc fumant, et délicieux poulet au curry, accompagné de l'habituel daal en entrée et de quelques légumes exotiques non identifiés. Le riz au milieu de l'assiette en feuilles séchées cousues (pour éviter les frais de lavage d'assiettes), le daal est servie sur un côté de celui-ci. On mélange alors riz et daal a pleine main (droite) pour qu'il en prenne la couleur. Après dégustation, on déverse la sauce du poulet, servit dans une toute petite assiette, sur le reste du riz pour appliquer le même procédé. Le morceau de poulet (dans ce cas une cuisse) est disposé quelque part dans un coin de l'assiette, où on pourra facilement le dépecer avec l'index et le pouce en maintenant le morceau dans l'assiette avec le reste de la main. Les petits morceaux de poulet peuvent ainsi être mange avec les doigts combinés au mélange riz-sauce. On peut aussi mordre à même le poulet avant de se servir du riz que l'on viens d'assembler avec les trois, quatre ou cinq doigts de la main. La main est ensuite agitée vigoureusement de haut en bas dans l'assiette pour faire tomber les grains de riz qui y sont colles. On peux aussi lécher ces mêmes grains de riz. Il est aussi courant, au cours du repas, de réunir sauce, légumes, riz des bords au centre de l'assiette pour lui donner un air plus ordonné, et s'assurer que rien ne sera laissé de côté. Après le repas on utilise les pichets d'eau, à l'extérieur de l'établissement, pour se nettoyer les mains, porter des poignées d'eau à la bouche et autour de la bouche pour se la nettoyer, et même se frotter le visage. On repose ensuite le pichet a l'intérieur, sur une table ou le comptoir.

13:30
Encore un coup de stop (en voiture cette fois) pour atteindre notre destination, Garhpancha, et plus précisément la Forest Department Lodge, en plein milieu de la jungle, où, s'inquiétant de l'heure et envisageant la possibilité de louer une chambre pour la nuit (malgré que nos affaires soient a Bishnupur), on se renseigne sur les disponibilités. L'hôtel est très réputé et aucune chambre n'est libre. Nous croisons trois Bengali de Kolkata qui s'apprêtent à quitter l'hôtel pour se balader dans les alentours, accompagnés d'un guide local. On se serre dans la voiture pour les accompagner.

Parmi les Indiens les Bengalis sont réputés pour être ceux qui voyagent le plus. Il parait qu'on en trouve partout. En effet, les trois amis qui sont avec nous sont tous passionnés de voyage, et ont parcouru tous les recoins de l'Inde. Ils affirment vouloir s'attaquer au reste du monde mais cela coûte cher et il leur faut d'abord économiser.

15:50
Après avoir admiré les coins notables de l'endroit, collines, temple, on se dit qu'il est bien assez tôt pour rentrer, et nos amis Bengali nous déposent à Sarbarimore pour qu'on arrange notre retour. Nous prendrons le train de Sarbarimore a 17:50, express pour Bishnupur (!)

21:20
Une chose que j'aurais appris par le trajet de retour a l'hôtel de la station de train: si ça te dérange pas d'avoir une seule fesse assise sur le siège avant de l'auto-rickshaw à côté du conducteur (siège qui est déjà occupé par un autre passager, ce qui fait une personne entre toi et le conducteur, avec une quatrième à sa droite), d'avoir la moitie du corps a l'extérieur du rickshaw, assis sur du vent, avec la main gauche agrippant fermement la poignée près du rétroviseur de gauche comme si elle tenait ta vie (car c'est le cas, le rickshaw traçant à toute vitesse dans les ruelles impraticables de la ville), et le pied gauche galérant pour tenir a moitie a l'intérieur du véhicule, glissant à tout mouvement brusque ; Et maintenir cette position précaire pour quelques deux kilomètres, alors tu ne paieras que Rs 7 pour ce trajet (le conducteur prenant gentiment en considération que tu a partagé le rickshaw avec six autres passagers et que, techniquement, seulement une moitié de ton corps a fait le trajet EN rickshaw...) ! Ça s'appelle un "shared rickshaw".

samedi 15 août 2009

Ruposhi Bangla






Bishnupur


A 152 kilomètres de Kolkata, que nous quittons par le train de 6h15.

Les temples de terra cota (une pierre rouge, couleur du sol dans cette partie du Bengale Occidental) sont partout.


jeudi 13 août 2009

Durga Puja

10:00
Après deux nuits de dortoir dans le centre de la ville, Sourabh Datta Gupta m'ouvre ses portes. Il habite près de la station de métro Kalighat, en face du Wokhardt hospital, et m'offre l'hébergement sur Kolkata. On n'a pas mentionné de durée spécifique. Je dois rester un mois dans le Bengale Occidentale, en étant basé à Kolkata.

Il est dit que le Sud de la ville est occupé par les immigrants du Bengale Oriental (Bangladesh), dont le père de Sourabh fait partie. Alors que les habitants du Nord, le vieux Kolkata, sont pour la plupart originaire du Bengale Occidental, voire de Kolkata même depuis des générations.

La famille de Sourabh est athée, et lui-même comme son père et son grand père se s'est marié par amour et non par arrangement. Mariage d'amour ne veux pas dire pas de scènes de ménage, Sourabh s'engueule assez souvent avec sa femme Mohua. Il travaille comme secrétaire d'une entreprise publique, en plus d'engranger des fonds en investissant sur les marches financiers et en offrant ses services comme conseiller financier d'investissements, m'affirmant que le secteur public paye environ trois fois moins que le prive, mais offre cinq jours de travail par semaine contre six dans le prive. Il est aussi un membre actif du groupe Indian Science and Rationalist Association, qui se propose d'ouvrir les yeux aux gens sur l'incohérence des pratiques religieuses aussi bien qu'éduquer les gens au respect de leur environnement.


13:00
Dans le quartier de Bakura, les sculpteurs et artistes sont a l'œuvre pour préparer les fabuleuses installations de la prochaine grande fête religieuse: la Durga Puja (littéralement "prière a Durga"), qui a lieu de fin Septembre jusqu'à début Octobre.






mercredi 12 août 2009

Hindouisme



L'Hindouisme n'est pas une religion ; c'est une philosophie. M'assure-t-on au resto Chinois du coin, sur Waterloo street. Ou les retraités viennent plus pour accompagner leurs bières d'un déjeuner (léger) que l'inverse.



Pas de cours de religion ici, mais un condensé de ma discussion avec un octogénaire, suivi de quelques observations faites sur le terrain.

L'hindouisme décrit la vie et la mort comme faisant partie d'un système universel. L'univers est une unité cosmique, dont l'intemporalité se cache derrière les apparences de la vie de tout les jours. Le monde physique fait d'atomes est régi par une puissance supérieure mystique qui fait que tout a une destinée spécifiée par avance. Ainsi, chaque homme est sur terre pour accomplir la destinée qui lui a été alloue, et s'il ne parvient pas a découvrir ce pourquoi il est fait, il se réincarnera pour continuer sa quête. Atomes, protons, neutrons, électrons font tous partie de ce schéma et encouragent l'accomplissement des destinées. Le concept de bien et de mal, lui, se forge par instinct, selon les personnes. Les actions d'une personne seront mauvaises si elles sont jugées comme telles par une autre personne. De plus, nous sommes ce que nous étions hier et le resteront demain. On retrouve la la notion d'âme éternelle chère aux dévots de Krishna. Merci pour le libre-arbitre!

La religion hindouiste est complètement irationalisable, et de ce fait nous emporte a des lieux de nos traditions Occidentales cartésienne rationaliste (Descartes, Spinoza) et empirique (Locke, Hume, Berkeley). Alors que nous prenons comme point de départ de compréhension du monde la toute-puissante raison, l'Hindouisme comme philosophie décrit une forme de connaissance qui est au-delà de la raison, une réalité ultime. Au temple ISKCON par exemple, les enseignements sont dispensés par l'Institute of Higher Consciousness. La connaissance du vrai ne s’atteint non pas par des expérimentation répétées et l'étude des relations de cause à effet, mais par des années de méditation, prières, et une foi aveugle (pour nous, car irationalisable) en un autre monde, au delà du notre, qu'on espère atteindre en traversant les quatre grandes étapes de la vie spirituelle: en étant tour a tour étudiant (principalement étude des Vedas), maitre de maison (vie de tous les jours, accomplissement du bonheur matériel et expérience du plaisir, sacrifice du bonheur individuel immédiat pour le bonheur de sa famille), homme de la forêt (se retirer des distractions de tous les jours pour entamer l'éveil spirituel) puis finir en ermite (Sannyasa) par se couper totalement du monde extérieur et communier avec le spirituel. Dictature des sens contre méditation. En bref, la philosophie Hindouiste nous est difficile a appréhender car elle ne rentre pas dans notre compréhension rationaliste. La spiritualité orientale ne rejette pas la raison, mais la transcende.

De même qu'artistiquement admirable, l'iconographie Hindouiste et la dévotion au nombreux dieux de cette religion serait en faite en contradiction avec les fondements qui en sont a la base, et qui dicteraient de n'adorer aucune divinité ou icône. Enfin c'est comme avec toutes les religions, les principes fondateurs sont souvent éludés et on ne lit dans les textes sacrés que ce qu'on a envie de lire (Jésus dit d'aimer son voisin comme soi-même et de tendre l'autre joue ; Je connais peu de famille catholiques qui appliquent ces principes, la peur du voisin étant très présente dans notre société). Les textes fondateurs sont les Vedas, ou écritures védiques, dont le plus vieux, le Rig-Veda, a été écrit entre 1500 et 900 avant J.-C., ce qui en fait le plus ancien ouvrage de philosophie ou de religion. Les Vedas rassemblent en une œuvre des quantités d'histoires de Dieux, de croyances et de mythes, dont certains datent de quelque cinq-milles ans avant J.-C. Le système des castes, grossièrement mis en place dans les Vedas, puis dans les Upanishad (qui closent la période védique), et bien d'autres pratiques, sont décrites dans les écrits épiques du Ramayana et du Mahabharata entre 800 et 200 avant J.-C. Et ce sont ces derniers qui sont pris comme références aux pratiques religieuses d'aujourd'hui, plutôt que les textes sacrés, les Vedas.

A l'origine, le système des castes a été inventé par les envahisseurs Aryens pour maintenir les locaux en place, en les appelants "Dasas" (esclaves). La hiérarchie karmique s'est ensuite développée en plaçant, dans l'ordre de haut en bas, les Brahmanes (prêtres), Ksatriyas (nobles-guerriers), Vaisyas (marchants-fermiers) et les Sudras (servants), et bien d'autres sous-castes (les charpentiers, les nettoyeurs etc.). Les intouchables, eux, sont en dehors de cette hiérarchie. On note qu'il n'est pas certain que ce système de caste fût encouragé par la religion, et les entraves aux système étaient nombreuses, entrainant parfois la formation de nouvelles castes. Dans les faits, il semble clair que le système de caste était plutôt un moyen de maintient des rapports de pouvoirs socio-économiques.

Bien que d'un charme exotique inestimable pour l'observateur, ces pratiques religieuses sont un gouffre de temps, d'argent et d'énergie au quotidien, pour la société toute entière. Autant de temps et d'argent qui n'est pas alloué à l'amélioration des infrastructures (routes...), au nettoyage et maintient des espaces publiques, et plus encore: a l'éducation. Pour ne citer que trois des problèmes majeurs de l'Inde, dans les grandes villes et a fortiori en zones rurales. Quel est le coup réel de l'irrigation pour atténuer la dépendance des agriculteurs aux intempéries, et surtout à la quantité de la mousson d'une année sur l'autre? Les pratiques religieuses sont complètement détachée d'utilité sociale réelle. Au contraire, les superstitions innombrables gangrenent la vie de tous les jours, imposant une quantité de règles et substituant a l'éducation des jeunes.



mardi 11 août 2009

Est!




WEST BENGAL


Kolkata



Arrivé à neuf heures, me sentant déjà mieux.

Je vais me reposer chez mon hôte, Ruchira, mère de deux filles de cinq et six ans. Après un repas léger mais nourrissant a base de daal et de riz blanc, je me douche, me repose, et me change pour la soirée. Nous sortons avec les trois filles pour apprécier un spectacle de danse classique Indienne, le Manipuri et musique classique. La soirée est charmante et en parfait contraste avec les événements des jours précédents.

Le jour suivant je vais beaucoup mieux, très content d'être dans le Bengale Occidentale. Sympathique voyage en cycle rickshaw par un des quelques honnêtes et charmants rickshaw wallah qui m'emmène à bon port en prenant un joli raccourci par les ruelles étroites de la ville. Pour Rs 30 alors que le taxi en voulait Rs 120.

Rendez-vous avec Rimjhim, qui dirige une agence de voyage et promet de m'aider a organiser mon excursion vers les montagnes et plantations de thé de Darjeeling, dans le Nord. Elle m'offre un jus de mangue verte aux épices, bon pour mon ventre, à son domicile. Nous nous reverrons la semaine prochaine quand elle sera moins débordée de travail.

Le soir je réserve un lit dans un dortoir vers Sudder street, dans le centre de la ville. Puis repos mérité et nécessaire pour me préparer a une journée de visites et ballades chargée le lendemain.



Il existe sept danses classiques Indienne: le Manipuri (de l'état de Manipur), le Bharatya Natyam (Tamil Nadu), le Kuchipudi (Andra Pradesh), l'Odissi (Orissa), le Khatakali et Mohiniattam (Kerala) et le Kathak (Uttar Pradesh).

Holy shit

UTTAR PRADESH


Varanasi


La ville la plus sainte d'Inde, au bord du Gange, fleuve sacré. Des centaines de pèlerins affluent chaque jour pour incinérer leurs morts. En général le fils allume le bûcher du père. Le but de la venue dans ce lieu saint étant la libération du cycle des réincarnations.

La gestion de la ville est chaotique. Les égouts sont déversés directement là où les pèlerins se baignent. On est dans la ville la plus sacrée d'Inde, non loin du lieu de naissance de Krishna (Vindhravan), et certains lâchent carrément les corps des défunts dans la rivière pour qu'il flotte vers sa délivrance. Privilège réservé aux hautes castes dit-on, mais à l'extérieur de Varanasi on s'accorde sur le fait que laisser les corps flotter est source de pollution de l'eau. S'il n'y avait que ça! Cadavres de vaches, chiens et autres, déversement des égouts, ordures innombrables. L'eau est tellement polluée et pleine de bactéries que rien ne pourrait espérer y survivre! Et ils se baignent allègrement. Ils se frottent. Ils se brossent les dents. Aspirant de généreuses goulées pour les recracher en fin filets d'eau sacrée, l'air content car bénits.

Le lieu est une complète contradiction en soi.

Les ruelles vomissent des ordures en tout coin. L'odeur de pisse, de merde et des buchers est omniprésente.

Morceau choisi: Un vieil Indien est accroupi près d'une énorme bouse de vache, il s'approche. plonge a pleine mains et tripatouille allègrement avec l'excrément. Ma face se détourne rapidement de la scène alors que l'homme s'en donnera a cœur joie pendant de longues minutes. On m'expliquera plus tard qu'ils utilisent des petites boules de bouses de vaches, soigneusement préparée à mains nues bien sur, pour servir de combustion aux buchers (délicat ajout a l'odeur ambiante déjà immonde). "Comme vous utilisez le bois en Europe". Non pas que les buchers ne soient pas eux-même en bois.

Je ne peux m'empêcher d'imaginer ce que serait de chier en plein milieu du Vatican. Le fosse de traitement des lieux (hautement) sacres est tel qu'il est absolument incompréhensible a ce stade. Quelle est leur notion du respect du religieux et de la ville? On enlève pourtant ses chaussures avant d'entrer dans les temples.




Le premier jour je suis tombé passablement malade, après quatorze heures de train à dormir par terre pour cause de pas de banquette libre. Évidemment par terre s'accumule le plus grand nombre de crasses et microbes, donc en quatorze heures j'ai désagréablement eu le temps d'en bouffer. Maux de ventre, donc, en arrivant dans la ville. Migraine aggravée par la situation (voir plus haut), puis transpiration a outrance et grande fatigue. Je passe a l'hôpital. Une file d'une trentaine d'indiens qu'ont pas l'air d'avoir la forme attendent pour prendre leur ticket d'admission. Étranger, Européen, Blanc, je me fais de suite escorter par un policier avant même que j'ai le temps de me placer a l'arrière de la queue. Porte de service, chaise occupée par un indien qu'on vire pour m'asseoir. Un instant plus tard, je suis face a un médecin. Cool le traitement de faveur, surtout après avoir marche trois bornes pour atteindre l'hôpital. Nul besoin de préciser que je suis complètement en nage, et parler m'est désagréable tant je suis déshydratée et fatigué. Je décris les symptômes. Une tablette d'antibiotiques et deux sachets de "Electral", un complément de minéraux pour compenser les pertes. Ça aura duré dix minutes en tout pour me faire voir par un docteur et acquérir les médocs! Un antibio et je me sens déjà beaucoup mieux ; Doux effet placebo. Je file vers l'agence de réservation de billet de train. Kolkata. Train de 16h25.

jeudi 6 août 2009

TM

UTTAR PRADESH


Agra






mardi 4 août 2009







samedi 1 août 2009

Delhi

DELHI


Delhi