mardi 15 septembre 2009

Voyage en train

Train numéro 2810, Howrah Mumbai Mail, au départ de Kolkata Dimanche 13 Septembre à 20h15. Arrivée prévue à Mumbai Mardi 15 à 5h30. 1968 kilomètres.

Je vérifie les information sur la liste imprimée des passagers affichée à côté de la porte de ma voiture, S12, "Sleeper Class non-AC", sans air-conditionné:
8 ~पिरे मरिलोन M23 HWH CSTM
Numéro du siège, prénom et nom en alphabet Dévanagari (lire "Piré Marilôn"), sexe et âge, station de départ (Howrah, l'une des gares de Kolkata) et station d'arrivée (Chhatrapati Shivaji Terminal, Mumbai).

Je suis rodé aux voyages en train en Inde, et il me sont maintenant presque confortable . D'habitude, j'étale du papier journal tout le long de la banquette pour en faire un lit à peu près propre. Aujourd'hui, en prévision des deux nuits et une journée entière à passer sur ma banquette, je l'ai recouvert d'un drap propre récupéré à l'hôtel (le Centre Point Guesthouse de Sudder street). Mon sac à dos, avec mes chaussures de trek sont sous le drap au niveau des jambes pour ne pas risquer qu'il s'égare ou soit pillé (le personnel du train attrapera un voleur pendant le voyage).

Le train n'a pas démarré qu'ont déjà défilés quatre vendeurs de chai, un vendeur d'oreiller (prix de départ Rs 75), un vendeur de chaines (pour attacher nos bagages) qui est passé deux fois, trois vendeurs de bouteilles d'eau minérale ("Paani bottle! Paani paani! Paani ka bottle!"), et un vieux mendiant sans mains.

Je termine mon sandwich toasté poulet, légumes, œuf dur, acheté plus tôt à la sandwicherie N.V. Store à Sudder street sur la route de New Market, à l'angle de Mirza Ghalib street et Neli Sengupta sarani. Au moment de disposer de la petite assiette en carton, du sac plastique et de la bouteille de Pepsi en plastique, mon voisin m'indique la fenêtre. Il est ravi de me voir suivre son conseil.

20h20
départ.

20h23
"Chaaai, chaaai!!! Coffee, Chai, Coffeeee! Chai, coffe, Chaaaaii!"

20h45
Un homme en tablier bleu, l'air blasé et peu souriant mais consciencieux, nous demande "Khanna? Khanna?", "dinerez-vous ce soir?". Il est en fait un employé du train, une armée d'entre eux proposeront continuellement eau, rafraichissements, thé, biscuits, bhajis etc. Le même qui vendait de l'eau plus tôt, casquette à l'envers vissée sur la tête, propose maintenant des samosas.

8h30
Le lendemain matin, je demande à changer de banquette car la mienne est beaucoup trop exiguë et j'ai mal dormi. Je change pour le siège numéro 6 de la voiture S11.

21h12
On me sert mon plateau repas. Option végétarien. Rs 45. Récipients aux formes variés en aluminium, fermés par des plaquettes en cartons aux bords retenus par l'aluminium. Généreuse portion de riz blanc, petite portion de daal, pois chiche en sauce et pommes de terres au curry. 250 millilitres d'eau minérale, un sachet de pickles à la mangue et un chappati coupé en deux morceau. Je ne touche pas au curd (yaourt) car le petit pot en polystyrène n'est pas fermé, je ne veux pas me retrouver à bouffer un cafard qui se serait incrusté là dedans et s'y serais noyé au fond. Nombres de ces bestioles font en effet le voyage avec nous en train. De plus, l'employé à laissé le plateau de pots de curd sur un carton en dessous du siège en face de moi, pendant qu'il servait les plateaux repas dans notre wagon, en commençant par le fond. En parlant de bestioles, un petit cafard se balade justement dans mon curry!

Quand j'ai terminé, je confie mon plateau à un employé qui se chargera de le déverser à l'intersection entre la rame derrière moi et la mienne, après les toilettes, lieu de passage au niveau de la jonction entre deux wagons. Il pousse avec son pied ce qu'il peut des restes de mon plateaux vers un trou qui donne sur la voie, et le reste, plateau inclus, gît là sur le sol. D'autres voyageurs glissent leur plateaux sous les sièges, ou les jettent par les fenêtres, cette dernière pratique étant la plus courante. L'Inde, un pays dépotoir?

Les gens s'agglutinent autour du lavabo, les hommes en premier, pour effectuer la toilette d'après diner. On se frotte le visage énergiquement, on se brosse les dents souvent à l'eau et avec l'index. Les hommes se postent à la porte du train, grande ouverte, s'enfoncent deux doigts dans la gorge pour se la nettoyer et crachent dans un élégant bruit de quasi-vomissement vers l'extérieur.



MAHARASHTRA


Mumbai


5h43
On me tape sur la tête. On est arrivés à Mumbai!

Après m'être brossé les dents aux lavabos de la plateforme (bruits de vomissement tout autour de moi, les hommes crachent, penchés sur les rails), je me dirige vers les trains locaux. Plateformes 1 à 6. Le hall est moins encombré que le terminal de trains nationaux. Et surtout, pas de file d'attente au guichet de réservation.

5h58
Le cireur de chaussure me fait signe de bouger sur la gauche de mon muret car il s'installe ici. Il ballait le sol avec un chiffon, qu'il étale ensuite sur une plaque de bois sur laquelle il s'assiéra. Devant lui, une boite en bois surmontée d'un piédestal en forme de pied. A sa gauche, un bout de bâche bleue avec quatre sortes de cirage, de la monnaie et un sac de semelles et lacets noirs et blancs. A droite, différents instruments de cirage et plusieurs brosses.

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