dimanche 5 juillet 2009

Hare Krishna


7:30
Petit déjeuner avec les moines de Krishna (huitième incarnation de Vishnu, Dieu de la trinité Hindou et symbole de la "conservation", alors que Brahma est le "créateur" et Shiva le "destructeur"). Nourriture très simple et végétarienne. Avant de servir tout le monde, ils déposent une assiettes devant l'autel de Krishna pour que la divinité puisse manger un morceau et bénir notre repas en retour. Quand j'interroge sur le fondement de cette pratique (en quoi ça purifie la nourriture de laisser trainer un chapatti par terre pendant trios minutes? Croient-il vraiment qu'une force supérieur bénît l'assiette?), on m'explique que ce n'est pas comme si Krishna apparaissait sur terre pour se servir, mais c'est plutôt symbolique. Je leur suggère qu'il faudrait quand même faire l'expérience de peser le plat et voir s'il est plus léger quand on le retire de l'autel. On me répond que de toute façon Krishna ne mange qu'une infime quantité pour donner sa bénédiction, genre un seul grain de riz. En plus il a plein d'assiettes à bénir partout dans le monde, donc il vaut mieux qu'il garde de la place! Je rétorque qu'il serait possible de peser l'assiette assez précisément pour déduire si oui ou non un grain de riz a disparu. Ça les fait rigoler...

A chercher jusqu'à quel point ils sont prêt à rationaliser leurs croyances, je découvre que, se disant volontiers d'un milieu scientifique, ils justifient scientifiquement certains concepts (âme, réincarnation), mais ne peuvent pas rationaliser la plupart de leurs pratiques (rituels, danses, prières), pratiques qui laissent transparaître l'importance du mystique dans la religion. Par mystique j'entends ce qui nous échappe, ce a quoi on croit sans pouvoir le prouver.

Jean-Paul, Canadien, nommé après Sartre, est moine au temple ISKCON depuis un an. Comme ses copains moines, il se lève à quatre heures du matin. Il prie en groupe pendant deux heures, puis médite individuellement pendant une heure trente.
La prière, Maha Mantra, consiste en cent-huit "temps" qu'il faut répéter seize fois dans la journée. Un "temps" est ceci:

Hare Krishna, Hare Krishna
Krishna Krishna, Hare Hare
Hare Ram, Hare Ram
Ram Ram, Hare Hare

Cette suite est donc a répéter pas moins de mille sept-cent vingt-huit fois dans une journée. Ça leur prend deux heures les cons! Et si tu récite mal un temps, il faut recommencer depuis le début (comme avec des exercices de fitness). En chantant ces mantras, ils se libèrent de leur karma pour atteindre le bonheur. Ils extraient la pureté de l'âme, diamant recouvert de boue. En commençant à chanter ces mantras à un âge le plus jeune possible, et tous les jours bien sûr, on peut même espérer rejoindre Lord Krishna dans son royaume, libérant notre âme (Jiva Mukhta) et atteignant la plénitude. Quelques rares fois cet accomplissement se fait dans la vie, comme ce fut le cas pour A. C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada, ou il peut se faire au moment de la mort, auquel cas on est libéré du cycle des réincarnations. Sinon, évidemment on peux commencer dans cette vie et continuer dans les prochaines pour atteindre le Nirvana (Nir = négation, Vana = forêt; "Sortir de la forêt du monde physique" pour atteindre la spiritualité).

11:00
Jean-Paul me fait visiter le petit jardin du temple, leur version miniature de Vrindhavan, le lieu de naissance de Krishna.



20:00
J'arrive chez Ashok Sawant, qui m'héberge pendant quelques jours.

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