mardi 11 août 2009

Holy shit

UTTAR PRADESH


Varanasi


La ville la plus sainte d'Inde, au bord du Gange, fleuve sacré. Des centaines de pèlerins affluent chaque jour pour incinérer leurs morts. En général le fils allume le bûcher du père. Le but de la venue dans ce lieu saint étant la libération du cycle des réincarnations.

La gestion de la ville est chaotique. Les égouts sont déversés directement là où les pèlerins se baignent. On est dans la ville la plus sacrée d'Inde, non loin du lieu de naissance de Krishna (Vindhravan), et certains lâchent carrément les corps des défunts dans la rivière pour qu'il flotte vers sa délivrance. Privilège réservé aux hautes castes dit-on, mais à l'extérieur de Varanasi on s'accorde sur le fait que laisser les corps flotter est source de pollution de l'eau. S'il n'y avait que ça! Cadavres de vaches, chiens et autres, déversement des égouts, ordures innombrables. L'eau est tellement polluée et pleine de bactéries que rien ne pourrait espérer y survivre! Et ils se baignent allègrement. Ils se frottent. Ils se brossent les dents. Aspirant de généreuses goulées pour les recracher en fin filets d'eau sacrée, l'air content car bénits.

Le lieu est une complète contradiction en soi.

Les ruelles vomissent des ordures en tout coin. L'odeur de pisse, de merde et des buchers est omniprésente.

Morceau choisi: Un vieil Indien est accroupi près d'une énorme bouse de vache, il s'approche. plonge a pleine mains et tripatouille allègrement avec l'excrément. Ma face se détourne rapidement de la scène alors que l'homme s'en donnera a cœur joie pendant de longues minutes. On m'expliquera plus tard qu'ils utilisent des petites boules de bouses de vaches, soigneusement préparée à mains nues bien sur, pour servir de combustion aux buchers (délicat ajout a l'odeur ambiante déjà immonde). "Comme vous utilisez le bois en Europe". Non pas que les buchers ne soient pas eux-même en bois.

Je ne peux m'empêcher d'imaginer ce que serait de chier en plein milieu du Vatican. Le fosse de traitement des lieux (hautement) sacres est tel qu'il est absolument incompréhensible a ce stade. Quelle est leur notion du respect du religieux et de la ville? On enlève pourtant ses chaussures avant d'entrer dans les temples.




Le premier jour je suis tombé passablement malade, après quatorze heures de train à dormir par terre pour cause de pas de banquette libre. Évidemment par terre s'accumule le plus grand nombre de crasses et microbes, donc en quatorze heures j'ai désagréablement eu le temps d'en bouffer. Maux de ventre, donc, en arrivant dans la ville. Migraine aggravée par la situation (voir plus haut), puis transpiration a outrance et grande fatigue. Je passe a l'hôpital. Une file d'une trentaine d'indiens qu'ont pas l'air d'avoir la forme attendent pour prendre leur ticket d'admission. Étranger, Européen, Blanc, je me fais de suite escorter par un policier avant même que j'ai le temps de me placer a l'arrière de la queue. Porte de service, chaise occupée par un indien qu'on vire pour m'asseoir. Un instant plus tard, je suis face a un médecin. Cool le traitement de faveur, surtout après avoir marche trois bornes pour atteindre l'hôpital. Nul besoin de préciser que je suis complètement en nage, et parler m'est désagréable tant je suis déshydratée et fatigué. Je décris les symptômes. Une tablette d'antibiotiques et deux sachets de "Electral", un complément de minéraux pour compenser les pertes. Ça aura duré dix minutes en tout pour me faire voir par un docteur et acquérir les médocs! Un antibio et je me sens déjà beaucoup mieux ; Doux effet placebo. Je file vers l'agence de réservation de billet de train. Kolkata. Train de 16h25.

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