samedi 29 août 2009

Trekking

Aujourd'hui, on a escaladé une montagne.

Sur la route vers Yuksum deux jours plus tôt, Danny et moi avons rencontré un Japonais de vingt-deux ans étudiant en Chimie, Kimura Hiroki, qui voyage seul et décide de nous accompagner dans notre balade autour de Yuksum. Au fait, Danny a trente-deux ans et il est employé en informatique pour une compagnie médicale. L'itinéraire du jour a pour destination le lac sacré de Kechopealri, en passant par les fabuleuses chutes de Khandchendzonga. Après une bonne baignade dans l'eau fraiche, nous remontons les montagnes en direction du lac. au bout de quelques kilomètres, un choix de trois routes de trek s'impose, et un indigène nous conseille de commencer directement a grimper la montagne par la jungle plutôt que de s'embêter à rester sur la route. Nous nous engageons donc à nos risques et périls dans le raccourci du raccourci (l'autre chemin est la route, empruntée par les véhicules). Le lac est de l'autre cote de la montagne qui fait face. La route s'avère plus qu'en pente, et il semble que chaque mètre parcouru nous fait grimper d'un demi-mètre. Le dénivelé ne se calmera pas pendant les deux kilomètres et demi qui nous séparent du sommet, et je devrais arrêter l'équipe toutes les quarante-cinq minutes pour laisser le temps à mon cœur de ralentir jusqu'à un rythme presque normal plutôt que de continuer d'accélérer jusqu'à transpercer ma poitrine. Je suis aussi trempé de sueur.

12:25
Presque arrivé en haut, on se pose au seuil d'un champ de canne à sucre sur des rochers pour reprendre notre souffle. En plein délire dû à la fatigue et à la faim, j'ai la vive impressionnant d'avoir déjà vécu cette scène en rêve. Dan assis en tailleur sur le rocher en face de moi, admirant les montagnes verdoyantes parsemées de petits villages sur fond de ciel bleu éclatant, alors que je suis complètement crevé en train de reprendre mes forces petit a petit sur mon caillou. J'avais rêvé ce moment et endroit précis deux nuits plus tôt, et le souvenir vivace que j'en ai colle avec une précision vertigineuse à la réalité de ces quelques instants. Mélange d'altitude, d'effort physique intense et de soleil brulant, sans doute.

On se fait offrir une tige de canne à sucre, découpée en trois morceaux de quarante centimètres environ par une gentille paysanne et une serpe aiguisée. On arrache la peau verte pour accéder à la chair blanche et sucrée, que l'on suçote en reprenant doucement notre chemin vers les hauteurs.

13:00
En haut, un restaurant / hôtel nous accueille et nous nous régalons du plat du jour, un mélange de riz collant et de légumes agrémentés de pickles locaux au piment. Délicieux. Et trois bouteilles d'un litre d'eau. Notre serveur, un gamin d'un douzaine d'années, m'apprend a dire "namaste" dans trois langages du coin. Ils correspondent à trois castes différentes. En Limboo, langue enseignée dans le Sikkim Occidental en plus de l'Hindi, "sawaro". "Khamri" en Lepcha, langue proche du Tibétain ; Et "kyapso che" en Bhutia. Après une pause méritée d'une heure et un délicieux repas, le lac nous attend à un kilomètre de là.



Nous nous déchaussons pour parcourir le ponton qui donne sur le lac, faisant rouler les rouleaux a prières sur notre chemin. Nous prions devant le lac avec deux autres fidèles. Hiro aussi est de religion Bouddhiste. Nous buvons de l'eau sacre dont nous avons tué 99,9999% des bactéries grâce au SteriPEN que Danny a acheté à Kathmandu, dont nous avons laissé les rayons UV purifier le demi-litre d'eau pendant quarante-huit secondes. A chaque petite gorgée nous prions de plus belle.


15:45
L'heure tardive nous rebute à rentrer à pied et nous décidons de louer une Jeep vers Pelling, pour se retrouver encore plus à l'ouest. La saison touristique ne commence dans le coin que dans quelques semaines (de fin Septembre à Décembre, puis de Mars à mi-Juin) et personne ne semble intéressé de faire le voyage avec nous. Dans ce cas de figure, plutôt que de payer pour son siège, le groupe de touristes doit louer la Jeep toute entière. On négocie à Rs 700.

21:00
Dîner à l'hôtel / resto-bar de Pelling, qui jouera de la musique Live tous les soirs... Dans un mois! Une bonne dizaine d'employés de l'hôtel sont occupés à ne rien faire en cette période hors-saison et regardent la TV de l'autre cote de la longue vitre qui sépare le restaurant de la réception de l'hôtel. Cette fois le repas est arrosé de bière forte locale (la "Hit") et d'un bon rhum au miel sikkimais.

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